La figure du pianiste canadien de génie -qui a fait redécouvrir Bach à beaucoup de monde- a séduit Sandrine Revel qui en a fait une sorte de biographie éclatée.
Si j'ai été très heureuse de voir cette couverture s'afficher un peu partout...
...je dois avouer que je n'ai pas totalement été séduite.
Il est clair que Sandrine Revel a fait un travail sérieux de documentation , elle cite beaucoup d'anecdotes bien connues sur cet artiste exigeant-issime -en tout premier lieu envers lui-même ; regardez-le travailler dans la vidéo qui suit, où il est dans une espèce de transe de concentration :
Absolu dans ses choix (son refus , assez tôt, de continuer une carrière de soliste pourtant très bien assise, pour la raison que la performance "sportive" sur scène relève d'une forme de cirque -"l'artiste travaille sans filet !") agité par bien des attitudes névrotiques (hypocondrie, toutes sortes de manies) excentrique par conséquence plus que par nature, ai-je envie de dire, Glenn Gould est une figure fascinante de l'Artiste, certes.
Mais à trop exploiter ce filon (l'idée un peu convenue tout de même de L'Artiste Romantique et Maudit ...) on oublie que Gould a aussi interagi avec ses semblables, eu une assez longue liaison avec une femme qui avait des enfants, qui se souviennent de lui comme d'un beau-père concerné, bref qu'il n'était pas QUE ce génie aux comportements limite autistiques.
S'il écrit : "j'ai toujours eu l'intuition que pour chaque heure passée avec d'autres humains vous avez besoin de X heures tout seul", il peut aussi affirmer en toute honnêteté :"je suis un homme de la communication, un compositeur et un écrivain canadien qui joue du piano à ses moments perdus" (le paradoxe étant que ce qui l'a rendu célèbre -ses talents de pianiste- n'était pas le plus important à ses propres yeux)
J'ai dévoré bien des ouvrages sur lui, et depuis longtemps. Bien sûr, il a fasciné la jeune musicienne que j'étais alors. Aussi ne pouvait-on pas me surprendre, ou pas beaucoup. Mais pas de problème avec ça ; j'étais déjà bien contente qu'il n'y ait pas trop d'approximations, même si certaines parties sont librement romancées.
Je n'ai pas du tout accroché avec le graphisme, et le choix de palette de couleurs, voilà surtout où se situe mon manque d'adhésion... Des tons cacadoie, beiges assez ternes (c'est d'un triste...) puis rouges et noirs pour les scènes oniriques ou extrêmes (un peu convenu) des visages mal restitués (Gould jeune était d'une beauté à tomber à le renverse pourtant) et une façon de souligner les visages et les mains par une ligne rose assez vite lassante... j'ai eu peu de plaisir de ce point de vue...ce qui est quand même embêtant pour une BD.
Mais des tas de lecteurs vont adorer...et c'est très bien !
MIOR.
Sandrine Revel explique pour Télérama son projet
La présentation d' onlalu
Antigone adore ; Anne aime beaucoup également.
Si j'ai été très heureuse de voir cette couverture s'afficher un peu partout...
...je dois avouer que je n'ai pas totalement été séduite.
Il est clair que Sandrine Revel a fait un travail sérieux de documentation , elle cite beaucoup d'anecdotes bien connues sur cet artiste exigeant-issime -en tout premier lieu envers lui-même ; regardez-le travailler dans la vidéo qui suit, où il est dans une espèce de transe de concentration :
Absolu dans ses choix (son refus , assez tôt, de continuer une carrière de soliste pourtant très bien assise, pour la raison que la performance "sportive" sur scène relève d'une forme de cirque -"l'artiste travaille sans filet !") agité par bien des attitudes névrotiques (hypocondrie, toutes sortes de manies) excentrique par conséquence plus que par nature, ai-je envie de dire, Glenn Gould est une figure fascinante de l'Artiste, certes.
Mais à trop exploiter ce filon (l'idée un peu convenue tout de même de L'Artiste Romantique et Maudit ...) on oublie que Gould a aussi interagi avec ses semblables, eu une assez longue liaison avec une femme qui avait des enfants, qui se souviennent de lui comme d'un beau-père concerné, bref qu'il n'était pas QUE ce génie aux comportements limite autistiques.
S'il écrit : "j'ai toujours eu l'intuition que pour chaque heure passée avec d'autres humains vous avez besoin de X heures tout seul", il peut aussi affirmer en toute honnêteté :"je suis un homme de la communication, un compositeur et un écrivain canadien qui joue du piano à ses moments perdus" (le paradoxe étant que ce qui l'a rendu célèbre -ses talents de pianiste- n'était pas le plus important à ses propres yeux)
J'ai dévoré bien des ouvrages sur lui, et depuis longtemps. Bien sûr, il a fasciné la jeune musicienne que j'étais alors. Aussi ne pouvait-on pas me surprendre, ou pas beaucoup. Mais pas de problème avec ça ; j'étais déjà bien contente qu'il n'y ait pas trop d'approximations, même si certaines parties sont librement romancées.
Je n'ai pas du tout accroché avec le graphisme, et le choix de palette de couleurs, voilà surtout où se situe mon manque d'adhésion... Des tons cacadoie, beiges assez ternes (c'est d'un triste...) puis rouges et noirs pour les scènes oniriques ou extrêmes (un peu convenu) des visages mal restitués (Gould jeune était d'une beauté à tomber à le renverse pourtant) et une façon de souligner les visages et les mains par une ligne rose assez vite lassante... j'ai eu peu de plaisir de ce point de vue...ce qui est quand même embêtant pour une BD.
Mais des tas de lecteurs vont adorer...et c'est très bien !
MIOR.
Sandrine Revel explique pour Télérama son projet
La présentation d' onlalu
Antigone adore ; Anne aime beaucoup également.
Et oui pas facile d'apprécier la biographie, et surtout en BD, d'un homme qu'on aime et sur qui on a lu plein de choses. J'avoue que cette BD ne m'attire pas (à commencer par la couverture) et pourtant j'adore Glenn Gould,l'homme qui m'a permis d'aimer Bach !
RépondreSupprimerla couverture me plaisait bien bien, moi ;-)
SupprimerMoi qui ne suis pas trop BD, voire pas du tout, je serais plutôt tentée par une bonne biographie. Tu en aurais à me conseiller?
RépondreSupprimerBruno Monsaingeon s'est passionné pour le pianiste et le bonhomme.Regarde ça :
RépondreSupprimerhttp://www.brunomonsaingeon.com/FR/INTERPRETES/GOULD.html
"le dernier puritain" Monsaingeon / Gould , très bien (d'autres volumes ensuite si tu es accro ;-)
Il y a des entretiens avec Jonathan Cott qui ne doivent pas être mal (si j'en crois ceux qu'il a faits de Bernstein)
Et puis aussi "Glenn Gouls Piano Solo " de Michel Schneider, très beau (maintenant en Folio, originellement dans la collection de JB Pontalis "l'un et l'autre")
merci pour le superbe extrait que tu as mis sur ton blog , de très bons souvenirs de musique
RépondreSupprimerFormidable, n'est ce pas ? :-)
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