Catégories

lundi 4 avril 2016

" D'après une histoire vraie " de Delphine de Vigan

Je me pose souvent la question de la réception d'un livre selon ce qu'on vous en a dit auparavant... 

Afficher l'image d'origineSI j'avais fait partie des blogueurs ayant lu ce bouquin juste à sa sortie (ou même avant, lol) en penserais-je la même chose qu'avec cette lecture tardive, après un très grand succès public et quantité de billets et d'articles ? 

Comme le dit très bien Cuné dans ce beau billet, elle qui a beaucoup aimé, quand vous vous dites qu'un bouquin a vraiment l'air pour vous, n'attendez pas, courez l'acheter et enfermez-vous pour le lire tranquille ; n'écoutez personne, ne lisez pas les critiques ni les autres blogueurs, la rencontre avec un livre est fragile.

Je m'amuse de voir ici et là des libraires vendre des livres "à l'aveugle", un peu de papier kraft, juste deux ou trois mots pour situer la sphère où vous serez emmenés, et roule ma poule, ça c'est de la rencontre, du blind-date pour filer la métaphore ;-) 
C'est peut-être comme ça qu'il faudrait toujours lire, me dis-je... 
Avec de la fraîcheur, et un sens critique aïgu mais PAS réactionnel (songeuse...)

" Et cette fille tient un blog ? Mdr !" 
Sachez que je ne suis pas à un paradoxe près, tout d'abord :-)) et que pour ma part je cherche surtout à aller partager post-lecture avec d'autres ; je n'écume pas les blogs pour chercher QUOi lire, en général, mais pour savoir, en en lisant d'autres, pourquoi cela m'a tant plu - ou pas ;-) -  

Au fait, au fait ! 
Eh bien, comment vous dire... six mois après, il y a un petit côté "tout ça pour ça ?"
C'est un peu triste d'ailleurs, puisque la sévérité de cette opinion découle justement du fait qu'on nous ait saoûlé avec ce bouquin pendant un bon trimestre, qu'il ait fait partie des incontournables (sic) de la rentrée, qu'on n'ait pas pu ignorer que Delphine de Vigan allait nous mener en bateau, ah ah, et d'une force ! 

Je ne vous ferai pas l'offense de vous rappeler le pitch autrement que dans les (très) grandes lignes : un écrivain, nommé Delphine, après le grand succès d'un livre remuant de douloureux souvenirs de famille, se retrouve en panne sèche ; "que peut-on écrire après ça ?" lui demande-t-on partout. 
Lors d'une soirée elle rencontre une femme belle et mystérieuse avec qui elle va se retrouver du meilleur bien très rapidement. 
L. , car c'est bien d'L. qu'il s'agit, va la soutenir, l'envahir, la fasciner, la phagocyter, la vampiriser, lui faire peur puis...

Delphine de Vigan multiplie les effets de réel, pour nous emmener dans ce récit aux limites du fantastique en nous roulant dans la farine. Dans les premières pages j'ai même croisé quelqu'un que je connais IRL! Olivier et sa fille Rose pour ne pas les citer ;-) c'était très marrant , j'avoue. 

On comprend vite -car le trait est parfois forcé pour le personnage de L.- que ce ne sont que fausses pistes et billevesées. Le soupçon paranoïaque s'installe, le malaise croit, tout cela est-il bien réel ou l'effet de l'imagination malade de Delphine ? Ambiance "un ami qui vous veut du bien" (le film) . 

J'ai goûté cette partie médiane du récit -même si elle clairement longounette et parfois redondante, puis, sans bouder mon plaisir toutefois, j'ai commencé à me demander comment De Vigan (non, pas Delphine) allait s'en sortir, et j'ai serré les fesses. Attention à l'atterrissage...bon, ça va...mais c'est (forcément) un peu décevant tout de même... 

Oui, parce que la réflexion sur la fiction et/ou le réel, pour le coup, ça ne va pas très loin ici... Balader le lecteur, franchement, oui, ça marche, mais c'est un peu tout. Pour le fond, ça donne des choses comme ça : 

Le lecteur était toujours partant  pour céder à l'illusion et tenir la fiction pour de la réalité. Le lecteur était capable de ça : y croire tout en sachant que ça n'existait pas. Y croire comme si c'était vrai, tout en étant conscient que c'était fabriqué. Le lecteur était capable de pleurer la mort ou la chute d'un personnage qui n'existait pas. Et c'était le contraire de l'imposture. 
Chaque lecteur pouvait en témoigner. (p.139)


Donc , un bon gros thriller à trimbaler partout pendant deux-trois jours, ou à garder sous le coude pour une insomnie particulièrement féroce. 

Vous me trouvez sévère ? Lisez seulement Papillon ;-)

MIOR.







35 commentaires:

  1. A l'époque j'avais déjà dit "tout ça pour ça? " Pourtant je l'ai lu peu de temps après sa sortie. Je trouve ce livre très surestimé (peut-être parce que DDV vit avec un homme très influent ?). Comme tu dis, sur le rapport réel / fiction elle ne va pas très loin. Depuis j'ai lu des trucs bien plus futés sur le même thème.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bon, sur un plan personnel, disons qu'elle opère un virage habile après "Rien ne s'oppose" ; on ne l'attendait pas sur un thriller. Et ça ne devait pas être facile d'écrire le livre d'après , en effet . La référence à Misery est drôlement appuyée d'ailleurs (je me suis promis de le lire du coup! ne connaissant que le film). Oui, ça manque bcp de fond ...

      Supprimer
  2. Je l'ai lu dès sa sortie et je l'ai trouvé assez indigne. ...je ne suis donc pas sûre que le moment de ta lecture soit en cause ... mais plutôt la médiocrité du fond et l'indigence de la forme. ..
    Attila ( j'assume totalement mon propos en rajoutant que je suis éberluée par le concert de louanges que je ne comprends toujours pas des mois plus tard....)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Contente de te voir commenter ici :-) Euh, disons que c'est une agréable lecture addictive, sitôt oubliée que dévorée ? Et c'est probablement ce que beaucoup de lecteurs attendent d'un livre ... Regarde l'incroyable succès d'Harry Quebert, mouahaaha, d'une vacuité sans nom !

      Supprimer
    2. Non même pas une lecture addictive. ...(contrairement à harry) d'un ennui sans nom plutôt
      Attila
      Ps : jojo au moins n'à pas d'ambition littéraire autre que le divertissement :-p
      Attila

      Supprimer
    3. Mouahah, ça restera notre pomme de discorde éternelle , veux tu que je te dise :-)))

      Supprimer
  3. Bon, là, j'ai pu lire tranquillement tout ton billet et apprécier ce que tu dis de cette fragile rencontre entre le lecteur et son livre. Parce que je absolument pas l'intention de lire celui-ci. Ce qui fait que finalement, je rejoins Clara, quand vous sentez qu'un livre n'est pas pour vous, lisez toutes les notes des blogs ^-^. Quand je sais que je vais lire le livre, je ne lis aucune note, ce qui fait que je n'ai toujours pas lu la tienne sur "L'amie prodigieuse", entre autres !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah ah ! J'avais envie de lire celui-là, j'avoue, mais il était franchement impossible d'arriver encore un peu vierge sur cette lecture six mois après , même en ayant évité quantité de billets et articles. Il a vraiment fait partie des chouchous des critiques -qui ne se cassent pas toujours le tronc, faut bien dire, pour sortir des sentiers battus, et sont terriblement moutonniers ; les blogueurs aussi parfois ;-)))))
      L'aurais je mieux reçu en Août Septembre, cela reste à prouver tout de même, comme dit Papillon...

      Supprimer
  4. Un peu comme Athalie, si mon instinct me dit 'tu vas aimer', je ne lis pas trop les billets, si mon instinct est 'bof bof a priori' je lis, et parfois je me laisse embarquer.
    Mon envie de lire ce roman a été réduite à zéro par un billet qui en disait trop!
    Pour les blind dates, j'en fais souvent en médiathèque, c'est sans risque!Dernier en date, un vieux truc jamais vu ailleurs, mais alors pourquoi était-ce noté? Peut être pris dans une autre lecture? Mystère.
    Et cuné a raison (encore une fois!)

    RépondreSupprimer
  5. C'est marrant, pour le coup, je pioche quasi toutes mes idées de lecture sur les blogs ! Mais parfois c'est un titre chroniqué une seule fois. J'évite de lire trop de billets sur le même livre, ou à postériori, pour ne pas en savoir trop à l'avance. Celui-ci est dans ma PAL, on verre bien, je n'ai pas d'attente démesurée. Bises bises !!!

    RépondreSupprimer
  6. Très surestimé, c'est évident, et comme toi j'ai trouvé que Delphine de Vigan n'allait pas bien loin du côté de la relation entre réalité et fiction. Mais comme je ne lis jamais ce genre de bouquins, je me suis globalement laissé faire. Il y a un "savoir-faire" à l'oeuvre, derrière l'intrigue. Ce n'est pas ce que je cherche habituellement mais j'ai dû reconnaître que c'était addictif...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ...moi non plus je n'ai pas boudé mon plaisir au moment de la lecture ;-) ....(jusqu'à un certain point, où je trouvais qu'on tournait un peu beaucoup en rond )
      C'est quoi pour toi "ce genre de bouquins" ? ;-))) ceux encensés par les magazines? Ceux qui veulent surtout faire plaisir au lecteur sans prétendre à une qualité littéraire ?

      Supprimer
  7. C'est vrai que je préfère aussi lire les billets des autres une fois que j'ai lu un livre. Cela me parle plus, même si je ne suis pas d'accord. Pour celui-ci, je vais le lire très bientôt, il fait partie des livres audios que je vais lire pour le prix audiolib. Ton billet me permet de ne pas trop en attendre du coup ;)
    Et je reviendrai après l'avoir écouté ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je me demande ce que ça donnera version audio ....ça ferait un bon scénar , bien sûr ...

      Supprimer
    2. Bon, voilà, je l'ai fini ! J'ai relu ton billet et je suis vraiment d'accord avec ton début "tout ça pour ça", et je dirais même que l'annoncer en thriller et se référer à Stephen King dans les citations, franchement, c'est un peu excessif. C'est sympatoche à lire, parfois répétitif histoire de bien enfoncer le clou et oui, on comprend vite qu'il ne faut pas la croire et entrer dans son jeu.
      Dans la version audio, il y a un entretien avec l'auteur à la fin où elle sous entend lourdement qu'elle a conçu L. comme un être réel, que pour elle, L. existe vraiment. Bon, admettons ;)

      Supprimer
    3. Oui, bien sûr , "techniquement" L. peut exister, DdV. fait bien attention à ce que ce soit plausible ( c'est le minimum syndical , non ? ;-)

      Supprimer
  8. Comme je n'avais aucune intention de le lire, n'ayant pas aimé Rien ne s'oppose à la nuit, je suis ravie de lire ton billet. Tout ça pour ça ne m'étonne pas... mais je ne l'ai pas lu, alors, chut !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ...j'avais lu "Rien ne s'oppose" avec bcp d'intérêt ,,,et aussi une certaine gêne, tant d'impudeur, et cette famille pathologique , on pouvait se demander à qui s'adressait ce roman-témoignage-tombeau pour sa mère, en vérité.

      Supprimer
  9. Comme beaucoup d'autres blogueurs je lis les billets en détail après lecture, et même après publication de mon propre billet... ou si je suis presque sûre de ne pas lire un roman. Tout est dans le "presque" ! Il m'arrive d'avoir lu trop de billets et de tomber sur un livre que je n'avais pas l'intention de lire, et ça ne lui rend pas forcément service ! :)
    Bref, celui-ci, si j'hésite encore un peu, je ne le lirai sans doute pas... (d'autant qu'il n'est jamais en rayon en bibli !)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, il a un grand succès public, mais beaucoup n'ont pas pour autant envie de le lire, je m'aperçois ...

      Supprimer
  10. Pas tentée du tout du tout par cette écrivaine... et j'aime bien ce billet critique :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. PS : j'ai déposé un com ici hier mais il n'apparaît pas. J'espère donc que je ne radote pas... J'ai eu des problème ce jour là pour poster les commentaires (encore un coup du réglage des cookies...). Bonne journée !

      Supprimer
    2. Non, tu vois , tu es bien là :-))

      Supprimer
  11. J'ai tout de même préférée ce roman-ci à son précédent plus autobiographique.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ...plus j'y repense plus je me dis que mon plaisir de lecture a été fugace...

      Supprimer
  12. Sévère ? Pas tant que ça au final… J'ai lu des billets à la dent plus dure.
    C'est toujours le problème : quand l'attente - ou la pression médiatique - est trop forte, elle est bien souvent déçue (cf, en ce qui me concerne le dernier Lemaitre !)
    Personnellement, j'ai trouvé que ce livre était une très jolie réponse en forme de pied-de-nez aux questions auxquelles DDV avait été sommée de répondre après la sortie de Rien ne s'oppose. Et j'ai vraiment pris plaisir à lire ce roman. Pour moi, c'était une belle réussite !
    Et je suis très déçue de ne pas avoir pu me rendre à la rencontre organisée par notre librairie préférée la semaine dernière #ma babysitter m'a encore plantée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ....en tout cas je suis bien décidée à lire "Misery" , maintenant :-)))

      Supprimer
  13. Il vaut mieux ne pas trop en savoir sur ce livre en effet avant lecture. C'était mon cas et je me suis régalée, ce qui n'était vraiment pas gagné d'avance avec cet auteur. Mais souvent, bien souvent, trop entendre parler d'un livre m'ôte l'envie de le lire...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ...eh oui, c'est l'effet pervers des critiques et des billets de blog aussi parfois ...un peu nous appâte, trop nous dégoûte ;-)
      J'ai eu du plaisir , mais j'ai trouvé que ça manquait d'un peu de fond en plus du frisson... L'œillade à "Misery" est vraiment très appuyée, du coup je vais lire le bouquin (je ne connais qiue le film). Je n'avais jamais lu Stephen King, je viens de commencer avec "Shining" :-)

      Supprimer
  14. ET bien finalement j'ai passé un bon moment mais sans plus. J'en attendais peut-être plus de l'intrigue (il ne se passe rien de trépidant), et je trouve que ce roman se paraphrase beaucoup trop (elle passe son temps à expliquer que le lecteur attend du vrai, ect, mais bon, on avait déjà compris l'idée hein ;-) ...) Je comprends par contre la démarche de l'auteur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est en effet la redondance permanente qui fait problème ...

      Supprimer

Merci de votre visite, et de votre commentaire ;-)
A bientôt !
Mior