mercredi 18 juillet 2012

Les oreilles de Buster de Maria Ernestam


Les oreilles de qui ??      

 Traduit du suédois ( Editions Gaïa,   411 pages, 24 €)

Si vous aimez la littérature contemporaine nordique facile , vous apprécierez surement ce bouquin.

« J’avais  sept ans quand j’ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j’ai finalement mis mon projet à exécution. » .

Quelle phrase d’ouverture , une sacrée « accroche »  assurément !                
 Rassurez-vous le récit qui s’ensuit n’a rien de « gore » ,  ni un cheminement policier classique.

Eva ,  bonne dame vivant en couple sur la côte Ouest de la Suède , s’apprête à vieillir plutôt tranquillement entre ses rosiers , ses quelques amies fidèles et sa vie apparemment sans aspérités.

Sa petite-fille préférée lui ayant offert un joli carnet, elle va commencer, un peu au hasard semble-t- il ,un journal intime, qui s’ouvrira tout de même sur cette phrase terrible.                                             

L’heure est venue de consigner ses mémoires et de solder les comptes avec une mère éminemment toxique , et des souvenirs somme toute très encombrants quoiqu’assumés…

L’histoire est bien ficelée , avec ce qu’il faut de rebondissements et de coups de théâtre, l’écriture claire et agréable ( beaucoup de dialogues)  et si le récit flirte parfois avec une certaine perversité candide quand il revisite l’enfance et l’adolescence d’Eva dans une Suède des années 60 un peu cafardeuse -c’est à ce moment qu’on comprendra le titre - il recèle aussi beaucoup d’humour (les relations de couple des trois amies) , de notations sur la solitude moderne (la vieille dame dont s’occupe Eva et qui finit à l’hospice…enfin presque) et il est plein de ce solide bon sens scandinave pour nous si plein de charme et de chaleur discrète.

Une lecture parfaite pour des vacances, ou pour « débrancher » tranquillement le temps d’un week-end. 
Si on n’atteint pas à la littérature à proprement parler, on passe un bon moment en partageant les grandes émotions d’une vie  ( joli récit d’un premier amour par exemple) dans une construction romanesque « qui fonctionne » . 
On comprendra Eva , on ne l’excusera peut-être pas toujours pour autant.

 C’est par ailleurs un peu trop typiquement un livre « de femmes »  (les hommes sont un peu falots dans cette fiction ; certains en seront cruellement punis d’ailleurs…) mais on tourne vite les pages : un plaisir de lecture qui s’apparente à la dégustation un peu gloutonne d’une pâtisserie pas forcément inoubliable mais si agréable sur le moment !

Mior 

  Maria Ernestam

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Mior