dimanche 21 avril 2013

Tchernobyl , 26 Avril 1986...



A quelques jours de la date anniversaire ;

oui , je sais, depuis il y a eu Fukushima mais , pour beaucoup d'européens, Tchernobyl c'est la première prise de conscience de ce que peut être une catastrophe nucléaire civile.

Bien qu'à l'époque nous n'ayons pas été réellement bien informés, n'est ce pas ?

J'ai beaucoup appris au moment du ...vingtième anniversaire, en regardant Arte, qui y a consacré plusieurs émissions fouillées.

Sur ce sujet,  trois bouquins dont j'ai envie de parler aujourd'hui :


Tchernobyl en images , ce sont  les "Confessions d'un reporter" d'Igor Kostine .

Aux Editions Les Arènes , dans un format 18x26, plus d'une centaine de clichés, noir et blanc ou couleurs, souvent en double page. 
 Des images fortes.

Igor Kostine a été un des premiers sur les lieux, c'est lui qui a fait la seule photo datant du jour même. 
Durant ce premier survol de la centrale, il en prend une vingtaine, mais soudain le mécanisme de son appareil se bloque.  Rien à faire , il faut rentrer.
 Au labo , une seule photo s'avère exploitable, on dirait que la pellicule a pris la lumière.
Premiers effets de la radioactivité, bien sûr.

Tous les chapitres, quelques pages de textes appuient et commentent les clichés.
 A la fin du volume , Igor Kostine nous raconte aussi son parcours personnel , comment il faillit devenir un voyou, puis découvrit la photo, comment Tchernobyl l'a fasciné ,
 l'a rendu -au sens premier- malade, mais l'a aussi moralement transformé .
 Le bonhomme est sympathique.

Ce qui me continue à me frapper le plus c'est le sort des "liquidateurs".

 Des milliers d'hommes , très mal protégés, qui déblaient quasiment à main nue les cent soixante dix tonnes de débris irradiés projetés sur le toit de la centrale.
 On les appelle "les chats du toit".
 Beaucoup se retrouvent à l'hôpital dès les semaines qui suivent, ils agoniseront dans d'atroces souffrances. Ce sont les sacrifiés , dans un pays où la vie des hommes ne vaut pas grand-chose, commente Kostine.


Svetlana Alexievitch est  justement allée chercher les témoignages des liquidateurs , de leurs femmes,des témoins de la catastrophe, des expatriés de Pripiat.

 Elles les a organisés dans son ouvrage "La Supplication" , sous-titré: Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse. 

Un récit formidable et terrible, que j'avais lu dès sa sortie, et dont Igor Kostine utilise maintes phrases à l'appui de ses images.

"A la place du village, il n'y a plus qu'un champ. Notre maison est enterrée là-bas. 
Et aussi l'école et le bureau du village. Mon herbier et deux albums de timbres. "


"La Supplication" , c'est le bouquin qu 'Emmanuel Lepage emmène comme viatique dans son voyage vers Tchernobyl, vingt deux ans après la catastrophe. 
Il le lit dans le train qui l'emmène vers Kiev.

Une fois arrivé, le tic-tac du dosimètre qui doit l'aider à éviter les zones "sales" et qui s'affole souvent lui rappelle le crocodile qui pourchasse le Capitaine Crochet dans Peter Pan .

Belles rencontres , beaux paysages également, jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'au milieu de ce qu'on croyait une forêt et qu'on dessine tout naturellement, on croise... un abribus partiellement recouvert de verdure. On se trouve donc dans une ex-zone urbaine.




Comment témoigner, comment raconter le vie de ceux qui sont revenus sur la zone, parler des enfants qui vivent là . 

Un très beau roman graphique dont j'avais déjà fait le repérage précédemment.

Mior.


2 commentaires:

  1. J'ai cette BD mais j'attends de lire La nuit tombée, d'Antoine Choplin, pour lier les deux lectures.

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  2. ah oui bonne idée , j'avais lu un excellent Choplin , il y déjà quelque temps . Auteur à suivre !
    Mior

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Merci de votre visite, et de votre commentaire ;-)
A bientôt !
Mior