Je l'avoue bien volontiers, je ne lis quasiment jamais d'ouvrages d'anticipation .
La dernière fois que je me suis lancée dans un récit dystopique, c'était avec "La route" de Cormac Mac Carthy (arghl...) ou plus récemment pour payer tribut à l'oeuvre de Philip K.Dick avec son "Maître du Haut-Château" . Bon, cela place d'emblée la barre assez haut...
Tentée par un joli volume Zulma, et comme toujours attirée par la littérature scandinave, j'ai eu envie de sortir de "mes" sentiers battus.
Lire est décidément tout un art, où savoir mêler valeurs sûres et coups d'essais n'est pas si facile !
Cela commençait bien pourtant : des scènes un peu délirantes introduisaient le dérèglement du monde, puis la domination par l'extrêmement tonique et inventif (Monsieur) LoveStar sur des hommes "sans fil", connectés à tout moment à travers leur rétine ( un mode de transmission des données inspiré des ondes des oiseaux, libérant d’un coup l’humanité, pour son plus grand bonheur, de l’universelle emprise de l’électronique... )
Pas vraiment noir, ce monde nouveau, car pas de mal de bénéfices collatéraux : une société prospère et relativement sans violence. Au prix d'une liberté plus que surveillée , bien sûr...
De bonnes trouvailles : en cas d'enfant indocile, vous pouvez le "rembobiner" et ainsi vous donner une deuxième chance de l'éduquer correctement...
Pour éviter d'encombrer inutilement le sol avec des cimetières, voici LoveMort : une mise sur orbite des corps réservant de magnifiques spectacles de pluie d'étoiles filantes (en fait votre grand-mère qui se "vaporise" dans l'atmosphère, en quelque sorte...)
Et puis, last but not least, ne cherchez plus l'amour , on va le "calculer" pour vous et vous faire rencontrer votre prédestiné, celle ou celui qui est réellement fait pour vous, votre moitié d'orange, comme dans le mythe...
Lorsque nous aurons calculé l'autre moitié de chaque personne sur terre, l'amour coulera comme une rivière de lait entre les frontières. Les guerres et les conflits appartiendront au passé parce qu'un Suédois uni à une Chinoise comprendra qu'il est en réalité à moitié chinois et l'Indien qui aura été calculé avec un Allemand ou une Allemande sera, de ce simple fait, à demi allemand . Quand chaque petit d'homme aimera un être humain vivant aux antipodes et n'aura besoin de rien d'autre pour son bonheur, la haine et la cupidité n'auront plus leur place en ce monde. Personne n'osera bombarder qui que ce soit à l'aveuglette, par peur de tuer son seul et unique véritable amour. En deux générations, les gens cesseront de se définir en terme de famille, de richesse, de pouvoir ou de nation, mais se verront simplement comme des Terriens.
Hmmm...
Alors quand Indridi et Sigridur (je ne peux malheureusement pas restituer les poétiques "d" barrés de la langue islandaise, à mon grand dam) se retrouvent "calculés", ils tombent des nues : leur moitié serait ailleurs ?!
Roméo et Juliette postmodernes contrariés par la fatalité, ils vont tenter d'échapper à "leur" soi-disant destin et continuer à se préférer, envers et contre tous...
Je me suis bien amusée à imaginer cette société futuriste dans les décors sublimes de la sauvage Islande, souvent évoqués dans l'ouvrage.
Mais je ne suis pas certaine que je serais allée au bout de ma lecture sans cet aspect décalé et pour moi délicieusement exotique.
Car enfin le meilleur tient dans les deux cent premières pages (et nous n'en sommes alors qu'à la moitié ) puis cela patine un peu...
Et la fin n'aboutit vraiment pas... il est question de la création de LoveDieu et là bien sûr ça coince sérieusement ! (comme quoi cette question reste pratiquement in-traitable, celle de la croyance et de l'aspiration à quelque chose de plus grand que nous en somme )
Au bout du compte : je n'ai pas envie de dire du mal de cet ouvrage -il peut amuser et distraire, voire plus si j'en crois l'excellente critique que je viens de lire dans le "Transfuge" de Février ! - mais si je ne l'ai pas trouvé déplaisant, je n'ai jamais été transportée non plus, il faut bien l'avouer.
Je suis bien curieuse de lire l'avis de mon amie Laure de Micmélo avec qui je m'étais lancée dans cette lecture commune !
MIOR
La dernière fois que je me suis lancée dans un récit dystopique, c'était avec "La route" de Cormac Mac Carthy (arghl...) ou plus récemment pour payer tribut à l'oeuvre de Philip K.Dick avec son "Maître du Haut-Château" . Bon, cela place d'emblée la barre assez haut...
Lire est décidément tout un art, où savoir mêler valeurs sûres et coups d'essais n'est pas si facile !
Cela commençait bien pourtant : des scènes un peu délirantes introduisaient le dérèglement du monde, puis la domination par l'extrêmement tonique et inventif (Monsieur) LoveStar sur des hommes "sans fil", connectés à tout moment à travers leur rétine ( un mode de transmission des données inspiré des ondes des oiseaux, libérant d’un coup l’humanité, pour son plus grand bonheur, de l’universelle emprise de l’électronique... )
Pas vraiment noir, ce monde nouveau, car pas de mal de bénéfices collatéraux : une société prospère et relativement sans violence. Au prix d'une liberté plus que surveillée , bien sûr...
De bonnes trouvailles : en cas d'enfant indocile, vous pouvez le "rembobiner" et ainsi vous donner une deuxième chance de l'éduquer correctement...
Pour éviter d'encombrer inutilement le sol avec des cimetières, voici LoveMort : une mise sur orbite des corps réservant de magnifiques spectacles de pluie d'étoiles filantes (en fait votre grand-mère qui se "vaporise" dans l'atmosphère, en quelque sorte...)
Et puis, last but not least, ne cherchez plus l'amour , on va le "calculer" pour vous et vous faire rencontrer votre prédestiné, celle ou celui qui est réellement fait pour vous, votre moitié d'orange, comme dans le mythe...
Lorsque nous aurons calculé l'autre moitié de chaque personne sur terre, l'amour coulera comme une rivière de lait entre les frontières. Les guerres et les conflits appartiendront au passé parce qu'un Suédois uni à une Chinoise comprendra qu'il est en réalité à moitié chinois et l'Indien qui aura été calculé avec un Allemand ou une Allemande sera, de ce simple fait, à demi allemand . Quand chaque petit d'homme aimera un être humain vivant aux antipodes et n'aura besoin de rien d'autre pour son bonheur, la haine et la cupidité n'auront plus leur place en ce monde. Personne n'osera bombarder qui que ce soit à l'aveuglette, par peur de tuer son seul et unique véritable amour. En deux générations, les gens cesseront de se définir en terme de famille, de richesse, de pouvoir ou de nation, mais se verront simplement comme des Terriens.
Hmmm...
Alors quand Indridi et Sigridur (je ne peux malheureusement pas restituer les poétiques "d" barrés de la langue islandaise, à mon grand dam) se retrouvent "calculés", ils tombent des nues : leur moitié serait ailleurs ?!
Roméo et Juliette postmodernes contrariés par la fatalité, ils vont tenter d'échapper à "leur" soi-disant destin et continuer à se préférer, envers et contre tous...
Je me suis bien amusée à imaginer cette société futuriste dans les décors sublimes de la sauvage Islande, souvent évoqués dans l'ouvrage.
Mais je ne suis pas certaine que je serais allée au bout de ma lecture sans cet aspect décalé et pour moi délicieusement exotique.
Car enfin le meilleur tient dans les deux cent premières pages (et nous n'en sommes alors qu'à la moitié ) puis cela patine un peu...
Et la fin n'aboutit vraiment pas... il est question de la création de LoveDieu et là bien sûr ça coince sérieusement ! (comme quoi cette question reste pratiquement in-traitable, celle de la croyance et de l'aspiration à quelque chose de plus grand que nous en somme )
Au bout du compte : je n'ai pas envie de dire du mal de cet ouvrage -il peut amuser et distraire, voire plus si j'en crois l'excellente critique que je viens de lire dans le "Transfuge" de Février ! - mais si je ne l'ai pas trouvé déplaisant, je n'ai jamais été transportée non plus, il faut bien l'avouer.
Je suis bien curieuse de lire l'avis de mon amie Laure de Micmélo avec qui je m'étais lancée dans cette lecture commune !
MIOR