de Hideo
FURUKAWA
Picquier /382 pages /20 euros/ traduit du japonais
ou : petit précis de
géopolitique canine du XXième siècle
Intriguée par ce titre et l’ écho favorable de la critique ,
je me suis plongée dans ce roman totalement hors-norme.
Imaginez un manuel de géopolitique du XXième
siècle exposé…par des chiens !
Avec un art consommé de la narration, l’auteur nous emmène
dans un récit haletant et tout à fait « faussement décousu » bâti
autour de la présence dans tous les conflits de ce siècle de redoutables
brigades cynophiles de chiens-soldats.
Partant d’une île de l’archipel des Aléoutiennes (Usa)
occupée en 1942 par les Japonais , nous suivons quatre chiens fondateurs d’une
grande lignée (dont l’arbre généalogique
est exposé au début du livre !) tous de brillants chiens-soldats : efficaces , disciplinés ,dévoués jusqu’à la
mort , terriblement professionnels en somme.
Leurs pérégrinations, sur fond de guerre froide , les emmèneront sur presque tous les
continents, dans des zones de combat tel le Vietnam ou l’Afghanistan mais aussi
à Hawaï ou au Mexique, pour des missions aussi dangereuses qu’importantes.
Nous ferons aussi des incursions dans les mafias de différents pays , et aussi un bout de route avec de dangereux paumés , à l’occasion…
Nous ferons aussi des incursions dans les mafias de différents pays , et aussi un bout de route avec de dangereux paumés , à l’occasion…
FURUKAWA développe , avec des connaissances apparemment
assez précises sur les conflits du XXième siècle , une fresque baroque et amorale
sur les équilibres mondiaux de 1945 à l’an 2000, avec un intérêt tout
particulier pour l’Union Soviétique. Laïka , la chienne de l’espace , est
d’ailleurs LA figure tutélaire du roman…
Avec des personnages déphasés hilarants (une petite
Japonaise boulotte d'une douzaine d'années, fille d’un gros bonnet de la pègre japonaise,
main tenue en otage dans un centre d’entrainement de chiens , qui jure comme un
charretier et qui finira par se vivre comme un chien , devenant aussi
redoutable qu’eux) et une violence aussi
réelle que décalée -un peu comme dans un
film de Tarantino ou des frères Cohen- ce récit mené tambour battant a quelque chose
d’hallucinant.
C'est prenant , c'est brillant , c'est assez cynique.
C'est prenant , c'est brillant , c'est assez cynique.
Je vous conseille de le lire vite pour bien
profiter de son rythme trépidant et de son excentricité.
Bravo à l’auteur pour cette idée de départ complètement
folle , et l’art consommé avec lequel il
l’exploite jusqu’au bout !
« Dans la bataille , lâchez les chiens »
« Dans la bataille , lâchez les chiens »
Mior
Le sujet est tellement opposé à mes lectures habituelles qu'il est difficile de penser que ce livre pourrait me plaire. Cela dit après Soundtrack, je suis prête à allez partout où Furukawa voudra bien m'emmener. ;)
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