Dog dans le fog...
C’est à un récit fiévreux que nous invite Olivier Brunhes
pour ce premier roman
( venant du théâtre , c’est dans ce domaine qu’il a
publié jusqu’alors)
Après une intro qui nous « capte » bien,
nous suivons le personnage principal, Dog
(qui a gagné ce surnom à onze ans dans un combat hasardeux avec un chien)
à travers des pérégrinations hasardeuses et même foireuses , prisonnier d’une
« mauvaise donne » dès l’enfance , destin tordu , la faute à pas de
chance…
Parcours presque prévisible, avec le passage par la case prison , et les
cercles vicieux dans lesquels s’enferme celui qui se sent « perdu,
irrémédiablement perdu et sans retour possible » .
Alors , oui , il faut
supporter les paumés pour s’embarquer dans ce récit et cette
galère avec Dog mais si la narration « fait » premier roman
avec sa langue presque trop riche et recherchée, il y a un rythme , une fièvre
de désespéré qui ne laisse pas indifférent dans ce récit dans lequel on
s’embarque tête baissée, en prenant bien son souffle de peur d’en manquer.
Quelques scènes sont effectivemet violentes, d’autres glauques , certaines un peu ratées car pas forcément crédibles, et comme Dog on se sent sans
recours face à toute cette laideur .
Pourtant il y a
Martine, personnage magnifique, petite dame vieillissante dans sa campagne
qui fut la tutrice de Dog, la seule douceur que Dog ait connu gosse et son seul
secours dans ce monde de brutes , toute simple mais avec un cœur gros comme ça,
qui donne inconditionnellement son amour à son « grand garçon chéri »
(très belles lettres de Martine à Dog). Il y a aussi le Vieux, qui philosophe
(peut-être un peu trop pour le rural un peu mal dégrossi qu’il semble être par
ailleurs !) , Chloé la « trop
belle pour toi », Lulu- fille-
perdue qui « psychote » à l’HP ( scène forte) Marco le copain de
cellule avec ses kilos de muscles et si peu de neurones qu’il finira mal,
forcément…
Une belle galerie de
portraits ; d’ailleurs le récit existe beaucoup à travers ces personnages
secondaires , Dog , lui, ne sachant plus trop « où il habite » et
manquant parfois peut-être d’épaisseur.
Le récit culminera dans une rédemption finale un peu (trop ?) rousseauiste :
Dog se fait oublier dans des montagnes
perdues, à travers le contact avec la nature il arrive à se remettre debout et
retrouve l’espoir …d’arriver à vivre,
enfin ?….
Bref , quelques maladresses peut-être, un récit parfois un peu inconfortable et éprouvant pour le lecteur mais certainement pas sans
intérêt ;
le format est resserré, la langue nerveuse, on souhaite bonne
route à cet auteur qui , avec le « marrainage » de Nancy Huston et sa
publication chez ActesSud semble bien parti !
Olivier Brunhes lors de son passage à "La Grande Librairie"
printemps 2012
Un très joli blog que je m'empresse de glisser dans mes favoris! J'aime beaucoup le titre.
RépondreSupprimermerci , ce sont nos débuts et nous sommes à la fois très motivées et très inexpérimentées ! Vos encouragements nous vont droit au coeur...Mior
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