samedi 14 juillet 2012

La Nuit du Chien d'Olivier Brunhes aux Editions Actes Sud


Dog dans le fog...


 

C’est à un récit fiévreux que nous invite Olivier Brunhes pour ce premier roman
 ( venant du théâtre , c’est dans ce domaine qu’il a publié jusqu’alors)

 Après une intro qui nous  « capte » bien, nous suivons le personnage principal, Dog  (qui a gagné ce surnom à onze ans dans un combat hasardeux avec un chien) à travers des pérégrinations hasardeuses et même foireuses , prisonnier d’une « mauvaise donne » dès l’enfance , destin tordu , la faute à pas de chance…
 Parcours presque prévisible, avec le passage par la case prison , et les cercles vicieux dans lesquels s’enferme celui qui se sent « perdu, irrémédiablement perdu et sans retour possible » . 

Alors , oui , il faut supporter les  paumés  pour s’embarquer dans ce récit et cette galère avec Dog  mais si la narration « fait » premier roman avec sa langue presque trop riche et recherchée, il y a un rythme , une fièvre de désespéré qui ne laisse pas indifférent dans ce récit dans lequel on s’embarque tête baissée, en prenant bien son souffle de peur d’en manquer.

 Quelques scènes sont effectivemet violentes, d’autres glauques , certaines un peu ratées car pas forcément crédibles, et comme Dog on se sent sans recours face à toute cette laideur  .

Pourtant il y a  Martine, personnage magnifique, petite dame vieillissante dans sa campagne qui fut la tutrice de Dog, la seule douceur que Dog ait connu gosse et son seul secours dans ce monde de brutes , toute simple mais avec un cœur gros comme ça, qui donne inconditionnellement son amour à son « grand garçon chéri » (très belles lettres de Martine à Dog).   Il y a aussi le Vieux, qui philosophe (peut-être un peu trop pour le rural un peu mal dégrossi qu’il semble être par ailleurs !)  , Chloé la « trop belle pour toi »,  Lulu- fille- perdue qui « psychote » à l’HP ( scène forte) Marco le copain de cellule avec ses kilos de muscles et si peu de neurones qu’il finira mal, forcément…        
 Une belle galerie de portraits ; d’ailleurs le récit existe beaucoup à travers ces personnages secondaires , Dog , lui, ne sachant plus trop « où il habite » et manquant parfois peut-être d’épaisseur.              
                                                                                                                                        
Le récit culminera dans une rédemption finale un peu (trop ?) rousseauiste : 
Dog se fait oublier dans des montagnes perdues, à travers le contact avec la nature il arrive à se remettre debout et retrouve l’espoir  …d’arriver à vivre, enfin ?….

Bref , quelques maladresses peut-être, un récit parfois un peu inconfortable et éprouvant pour le lecteur mais certainement pas sans intérêt ;
 le format est resserré, la langue nerveuse, on souhaite bonne route à cet auteur qui , avec le « marrainage » de Nancy Huston et sa publication chez ActesSud semble bien parti !

 Mior



Olivier Brunhes lors de son passage à "La Grande Librairie"  
printemps 2012

2 commentaires:

  1. Un très joli blog que je m'empresse de glisser dans mes favoris! J'aime beaucoup le titre.

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  2. merci , ce sont nos débuts et nous sommes à la fois très motivées et très inexpérimentées ! Vos encouragements nous vont droit au coeur...Mior

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Merci de votre visite, et de votre commentaire ;-)
A bientôt !
Mior