chez Robert Laffont.
Lu dans le cadre du Prix ELLE
Je ne suis pas amateur de thrillers ou de polars, ELLE m'oblige à sortir de cet a priori et à changer (momentanément) mes habitudes de lectrice. Et ça , c'est plutôt pas mal !
Inconvénient : je n'ai pas les codes et mes critiques peuvent être un peu plates, et courtes.
Avantage: je n'ai pas les codes et me comporte donc avec la charmante innocence du béotien , enthousiaste face à une bonne histoire.
Et c'est une bonne surprise que ce thriller, écrit par une américaine.
4ième de couverture:
Amanda O'Toole, soixante-quinze ans, a été retrouvée morte à son domicile, les quatre doigts de la main droite minutieusement amputés. Bien que Jennifer White, sa voisine, soit sa meilleure amie, c'est sur elle que se portent tous les soupçons: elle s'est disputée avec Amanda peu avant sa mort et son passé de chirurgien orthopédiste la désigne comme l'auteur de ce meurtre.
Mais Jennifer est atteinte de la maladie d'Alzheimer et ne sait pas elle-même si elle est coupable...
L'ouvrage tient le pari sur ses 400 pages : vivre l'enquête du point de vue de Jennifer, précocément et sérieusement atteinte par la maladie.
L'auteur use d'une astuce d'écriture qui fonctionne bien : tout ce qui forme le récit de la narratrice est écrit dans une police normale, alors que tout ce qui est dialogue ou actions des proches (bcp de flash-back) est en italique .
On renverse le processus habituel qui est de retranscrire le monologue intérieur en italique et la "réalité" en police ordinaire.
C'est astucieux car cela aide à créer une empathie avec Jennifer et à comprendre comment, dans le cadre de cette maladie plus que jamais, "à chacun sa vérité" ... ou : on ne peut appréhender la soit-disant-réalité que de son propre angle de vue.
Langage simple, paragraphes courts, bonnes études de caractère, complexités :
ainsi , Amanda et Jennifer qui ont vraiment été deux grandes amies, ont aussi entretenu une relation tendue , non exempte d'une certaine forme d'ingérence et de sadisme, qui pourrait avoir généré ce crime monstrueux.
Les relations avec les conjoints et les enfants (adultes) sont relatés avec pas mal de finesse également.
Enfin, le portrait de Jennifer en grande professionnelle , qui n'a tout compte fait vécu que pour le bloc, est excellent ; il y a vers la fin une scène vraiment touchante et troublante de ce point de vue , la mémoire de J. étant restée extra pour tout ce qui est médical.
Je ne vous dirai pas plus pour ne pas déflorer le sujet, mais j'ai pour ma part bien apprécié cette lecture.
La chute "fonctionne" bien (c'est souvent là que le bât blesse , pour moi !)
Une note pour ELLE : 15 (bien)
Mior
Lu dans le cadre du Prix ELLE
Je ne suis pas amateur de thrillers ou de polars, ELLE m'oblige à sortir de cet a priori et à changer (momentanément) mes habitudes de lectrice. Et ça , c'est plutôt pas mal !
Inconvénient : je n'ai pas les codes et mes critiques peuvent être un peu plates, et courtes.
Avantage: je n'ai pas les codes et me comporte donc avec la charmante innocence du béotien , enthousiaste face à une bonne histoire.
Et c'est une bonne surprise que ce thriller, écrit par une américaine.
4ième de couverture:
Amanda O'Toole, soixante-quinze ans, a été retrouvée morte à son domicile, les quatre doigts de la main droite minutieusement amputés. Bien que Jennifer White, sa voisine, soit sa meilleure amie, c'est sur elle que se portent tous les soupçons: elle s'est disputée avec Amanda peu avant sa mort et son passé de chirurgien orthopédiste la désigne comme l'auteur de ce meurtre.
Mais Jennifer est atteinte de la maladie d'Alzheimer et ne sait pas elle-même si elle est coupable...
L'ouvrage tient le pari sur ses 400 pages : vivre l'enquête du point de vue de Jennifer, précocément et sérieusement atteinte par la maladie.
L'auteur use d'une astuce d'écriture qui fonctionne bien : tout ce qui forme le récit de la narratrice est écrit dans une police normale, alors que tout ce qui est dialogue ou actions des proches (bcp de flash-back) est en italique .
On renverse le processus habituel qui est de retranscrire le monologue intérieur en italique et la "réalité" en police ordinaire.
C'est astucieux car cela aide à créer une empathie avec Jennifer et à comprendre comment, dans le cadre de cette maladie plus que jamais, "à chacun sa vérité" ... ou : on ne peut appréhender la soit-disant-réalité que de son propre angle de vue.
Langage simple, paragraphes courts, bonnes études de caractère, complexités :
ainsi , Amanda et Jennifer qui ont vraiment été deux grandes amies, ont aussi entretenu une relation tendue , non exempte d'une certaine forme d'ingérence et de sadisme, qui pourrait avoir généré ce crime monstrueux.
Les relations avec les conjoints et les enfants (adultes) sont relatés avec pas mal de finesse également.
Enfin, le portrait de Jennifer en grande professionnelle , qui n'a tout compte fait vécu que pour le bloc, est excellent ; il y a vers la fin une scène vraiment touchante et troublante de ce point de vue , la mémoire de J. étant restée extra pour tout ce qui est médical.
Je ne vous dirai pas plus pour ne pas déflorer le sujet, mais j'ai pour ma part bien apprécié cette lecture.
La chute "fonctionne" bien (c'est souvent là que le bât blesse , pour moi !)
Une note pour ELLE : 15 (bien)
Mior
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