lundi 29 décembre 2014

"Whiplash" film de Damien Chazelle



Si vous avez aimé Black Swan , courez voir Whiplash.

Si a contrario vous avez trouvé que le premier nommé était une grosse meringue indigeste, boursouflée et surtout terriblement manichéenne , vous pouvez passer votre chemin (et aller au cinéma, pourquoi pas)



Whiplash était le LE film que je voulais voir en cette fin d'année ; 
la déception a été proportionnelle a cette appétence. 
Grande.

Andrew , 19 ans, a intégré la meilleure école de jazz de Manhattan.
Il a donc déjà un sérieux niveau. Il est batteur.
Il vit , il pense, il dort batterie.  Normal . 
Sa trajectoire va entrer en collision avec LE prof sadique de l'école, qui, maniant l'injure , les baffes et l'humiliation systématique comme seule forme de pédagogie, va l'amener à cracher ce qu'il a dans les tripes (sic)

Tous les films qui parlent de musique ont de grandes chances de m'intéresser, évidemment.
Bien sûr , quand il s'agit d'un domaine que vous connaissez bien , vous devenez plus exigeant. 
Vous aussi avez certainement été exaspérés quand votre corps de métier est évoqué dans un film avec de grosses approximations , des demi-vérités voire des contre-sens accablants .

Il semblerait que Damien Chazelle se soit frotté à la musique et y ait fait de mauvaises rencontres et de mauvaises expériences. 
J'entends bien . Cela m'intéresse beaucoup, même. 
Il dit qu'il a voulu restituer ceci comme dans un film de guerre.
C'est effectivement une transposition de Full Metal Jacket dans une école de musique.
Traitement à la limite du grand guignolesque parfois. 
Je pense aux solos de batterie où le jeune héros, tel un lapin Duracell, frappe et frappe, de plus en plus fort, de plus en plus vite, avec une expression de désespoir... presque obscènes , ces scènes... laides, ennuyeuses quand elles se multiplient au long des 1h45 de film.

Oui, devenir un bon musicien , voire un Grand ( mais ça , ça n'est pas de l'ordre de la décision, on ne le répètera jamais assez...) réclame beaucoup d'efforts, de travail, d'obstination, voire de sacrifices. 
Mais, NON, il ne suffit pas de vivre dans une atmosphère mortifère et de se mettre les mains en sang, ça c'est vraiment du cinéma, et du mauvais . 
(oui , c'est une métaphore , j'avais compris , mais je trouve cela tellement outré , tellement réducteur , peu finaud...)

Le casting est bon : tant l'élève, gueule d'ange mais mental de tueur parfois, que le prof -l'instructeur devrais-je dire-  intense, injuste, effrayant. La jeune fille, seul personnage secondaire, vraiment fraîche et charmante. 
Quelques scènes sonnent vrai : la rencontre avec cette jeune fille, le début d'une idylle et sa mort dans l'oeuf, scène cruelle et juste.

Pour le reste, une fois installée la mécanique sado-masochiste, le film devient très prévisible.
Pas de graduation , beaucoup d'invraisemblances. 
Le film perd toute crédibilité psychologique à partir de la scène au Club de jazz : Andrew, retrouvant son bourreau après avoir tout abandonné et surtout avoir appris jusqu'où l' intransigeance maladive de ce dernier avait mené d'autres élèves, reste sans réaction. 
Un vrai syndrome de Stockholm.

La morale est totalement nauséabonde à mes yeux : la fin justifie les moyens , en gros.
Et on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs.

Encore un film sur la culture américaine, au fond.
Binaire.
Tout ce que je déteste.

MIOR

   









8 commentaires:

  1. oui grosso-modo c ce que j'avais cru comprendre avec la critique de xavier Leherpeur....
    as-tu vu CASANOVA ?
    biz - P@SC

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  2. non je n'ai pas vu Casanova , P@sc ;-)
    En effet les critiques du Masque étaient très divisés sur ce coup là

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  3. Dommage .....j'avais tres envie de le voir ...mais je comprends ce que tu veux dire à propos des incoherences et des non sens qui touchent le domaine pro qui nous concerne ...c'est horripilant ...

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    1. ...en même temps, ce n'est pas vraiment un film sur la musique, dans le fond , mais sur les années de formation , la tyrannie pédagogique confinant au harcèlement moral... difficile à cautionner , non?

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  4. Merci, Mior, de nous éviter un déplacement au ciné, pour voir ce film ! ;-) La bande annonce, et ses qualificatifs dithyrambiques à la fin, me laissait perplexe !

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    1. soyons honnêtes, j'ai clairement fait un billet à charge ... D'autres ont adoré sans réserves , telles nos amies Laure de Micmélo et Eva Sherlev , qui étaient jurées du prix ELLE Cinéma 2014 ...qu'il a gagné
      Il a également été primé au Festival de Sundance , ce qui ne laisse pas de m'étonner, mais bon...

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  5. Ah mais il me semblait bien que j'etais deja passée par là !!!

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    1. Oui mais à l'époque tu ne l'avais pas encore vu ! ( et peu apprécié , pour dire le moins , comme moi )

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A bientôt !
Mior