vendredi 2 janvier 2015

"Sous les couvertures" de Bertrand Guillot




Dernier livre lu de l'année, 
dans le cadre des Matchs Price Minister 2014




Les plaisirs de lecture tiennent parfois à peu de chose. 

Ce livre a dû paraître délicieux à ceux qui l'ont découvert par hasard, sans trop rien en savoir, les premiers lecteurs en somme.

Plusieurs mois plus tard, après qu'il eut été encensé un peu partout, force est de constater qu'il tient mal ses promesses, à mes yeux en tout cas.

L'humour est chose difficile en littérature, certes, l'opus restera une agréable pochade mais pas plus je le crains.

Une librairie de province. Un vieux libraire fatigué et peu inventif.
Des livres qui, dès la porte fermée pour le week-end, prennent vie, s'animent et se révoltent contre la promesse de la mise au pilon de certains d'entre eux (une grande partie même si on en croit l'auteur) dès la réouverture du Lundi .
Il faut s'unir pour évincer les best-sellers, et gagner la table centrale, celle où sont mis en valeur les "meilleurs" ouvrages, celle où on sera en sécurité.
La bataille peut commencer...


Que font les livres quand on les referme ? C'est certes une question que tous ceux qui les aiment se sont posée au moins une fois, rêvassant dans un bouquinomorphisme amusant.
En tirer 170 pages est une autre affaire. 

J'avoue ne pas avoir été convaincue, avoir souri parfois, mais pas plus.
La plume n'est pas mauvaise, les pages consacrées au libraire et son apprentie pas encore blasée ont un certain charme , c'est quand on se retrouve au milieu des livres animés que cela se gâte.
L'auteur leur a pourtant trouvé des noms amusants, Grand, Douleur-d-écrire, Vieille Gloire, Chouchou, Conteur, Spartacus, Rouge, l'Académicien (qui se livrera à un exercice d'autosatisfaction assez drôle mais je ne vous en dis pas plus...) mais pour moi la fable n'a pas fonctionné (je sais, je n'ai pas gardé mon âme d'enfant)

Alors bien sûr des notations amusantes sur le monde du livre tel qu'il est ou plutôt tel qu'il se transforme : le fils du libraire himself travaille pour Amatruc , on voit l'apparition d'une liseuse conspuée et ridiculisée par les Livres, un tacle pour les blogueurs arrosés de SP , un autre pour une ministre de la Culture  (plusieurs mois avant l'Incident!)...
mais enfin c'est léger, légérissime même, tout ça...

A lire si vous sortez de gros opus qui vous ont un peu fatigué ?

MIOR.

Il avait épousé une architecte qui lui avait donné trois beaux enfants, qu'ils élevaient dans l'amour et le numérique.
...
Comment peut-on aimer lire et devenir critique littéraire ? se demandait-elle en montant l'escalier. Chaque jour de nouveaux romans, et chaque semaine des chroniques à rendre, le blog à tenir, une pige sur la radio locale... Comment faisait-elle quand venait un pavé de cinq cent pages alors que trente ou cent autres attendaient déjà en piles branlantes dans sa chambre ?  Ne lisait-elle que les romans des auteurs qu'elle connaissait déjà ? Ou ceux des grandes maisons ?  Ne lisait-elle que quelques pages ?
... Et elle n'avait sans doute plus acheté de roman depuis des mois. Que pouvait bien devenir l'industrie du livre si les plus grands lecteurs ne concevaient plus les livres que gratuits ?

...Aurélien ne pouvait pas dire à son père que des géants américains spécialisés dans les tablettes et le commerce en ligne venaient de lui offrir un pont d'or pour défendre leurs intérêts dans les tours opaques de Bruxelles. Il s'agissait pour eux de faire sauter les digues qui protégeaient encore les vieilles librairies, comme cette loi française sur le prix unique du livre, et de peser sur de futures réglementations  qui conforteraient leurs marges digitales. Pour le seconder dans cette mission, il avait débauché au ministère de la Culture une jeune femme fraîchement issue de la même école que lui. Les Américains avaient insisté pour ne pas recruter une grande lectrice. Elle serait plus efficace, disaient-ils .

9 commentaires:

  1. J'adore rire et j'adore lire, mais paradoxalement, je lis très peu de livres humoristiques. Je préfère quand l'humour se niche au coeur du romanesque (alors que l'inverse m'exaspère ;-) ).

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  2. ah tu me rassures , je ne suis pas la seule à trouver que c'est une réussite rare !
    J'aurais dû savoir que ça n'était pas pour moi , je me suis (bêtement) laissée influencer, dans cette histoire.
    Sur ce thème de la vie des libraires et des librairies , j'avais adoré "Au Bon Roman" de Laurence Cossé ; traité sur un mode un peu thriller , c'était passionnant

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  3. Je me suis ennuyée avec ce roman que j'ai choisi. Snif !

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  4. J'ai passé un bon moment avec ce livre mais je l'aurai vite oublié. Comme toi, je devais en attendre un peu trop après tous les billets dithyrambiques que l'on a pu lire...

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    1. oui , j'avoue ... Pourquoi tant de billets enthousiastes, c'est un mystère (à mes yeux) ...

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  5. C'est bien tentant tout de même ;0) A attendre en poche alors ?!!

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  6. Un livre que j'ai beaucoup apprécié!! :)

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A bientôt !
Mior