Il est comment le dernier MacEwan?
Bien, très bien.
Un bouquin de MacEwan, c'est comme un vêtement de bonne facture : le matériau est noble, la coupe est tellement impeccable qu'elle se fait oublier, et, in fine, tout ce qu'on voit c'est que ça tombe bien.
Il n'y a peut-être pas de quoi gloser des heures, car ça ne veut pas révolutionner la mode, c'est confortable et de (très) bon goût.
Cela vous dit déjà si vous avez envie d'y aller... ou pas ;-)
Fiona Maye -qui est de la même décennie que moi, oh my God- est à Londres Juge aux affaires familiales. Alors que son mariage traverse une crise (qu'elle n'a pas vue venir, ce qui au fond est peut-être ce qui la dérange le plus, habituée qu'elle est à maîtriser son mode de vie et ses affects) elle est amenée à traiter des dossiers particulièrement délicats. Elle manquera peut-être de lucidité face à un jeune homme de dix-sept ans qui, témoin de Jéhovah, refuse toute transfusion dans le traitement de la leucémie qui l'accable. Aura-t-elle raison gardé, et pensé à l'intérêt supérieur de l'enfant en toute circonstance ?
Plus d'une demi-douzaine de cartons d'invitation imprimés en relief trônaient sur une table en noyer ciré, dans l'entrée de l'appartement de Gray's Inn Square. Les collèges d'avocats, les universités, des organisations caritatives, diverses sociétés royales, des amis en vue qui priaient Jack et Fiona Maye, eux-mêmes transformés par les ans en une institution miniature, de bien vouloir apparaître en public dans leurs plus beaux vêtements, apporter leur soutien, manger, boire et parler, et rentrer chez eux avant minuit.
Elle avait l'ignorance et le dédain des Londoniens du nord pour la prolifération miteuse de Londres au sud du fleuve. Pas de station de métro pour donner sens et cohérence à cette jungle de villages dévorés depuis longtemps par des magasins tristes, des garages douteux qui alternaient avec des maisons édouardiennes poussiéreuses et des immeubles d'habitation au style brutaliste des années cinquante, repaires attitrés des gangs de dealers. Perdus dans des préoccupations qui lui étaient étrangères, les gens sur les trottoirs appartenaient à une autre ville, très lointaine, pas la sienne.Comment aurait-elle su que le taxi traversait Clapham Junction sans l'enseigne comique, aux tons passés, d'un magasin d'appareils électriques à la façade obturée par des planches. Pourquoi faire sa vie en ce lieu ? Elle reconnut chez elle les signes d'une misanthropie envahissante et s'obligea à revenir à sa mission. Elle se rendait au chevet d'un jeune homme gravement malade .
Belles pages sur la pratique de la musique, qui est le hobby de la dame.
Laquelle lady j'ai bien aimée.
Sans nul doute, solide documentation préliminaire.
Parfait si vous êtes plutôt Burberry que Jean-Paul Gaultier ;-)
MIOR.
L'avis de Laure de Micmélo
...et une contribution chez l'amie Martine :-)
Bien, très bien.
Un bouquin de MacEwan, c'est comme un vêtement de bonne facture : le matériau est noble, la coupe est tellement impeccable qu'elle se fait oublier, et, in fine, tout ce qu'on voit c'est que ça tombe bien.
Il n'y a peut-être pas de quoi gloser des heures, car ça ne veut pas révolutionner la mode, c'est confortable et de (très) bon goût.
Cela vous dit déjà si vous avez envie d'y aller... ou pas ;-)
Fiona Maye -qui est de la même décennie que moi, oh my God- est à Londres Juge aux affaires familiales. Alors que son mariage traverse une crise (qu'elle n'a pas vue venir, ce qui au fond est peut-être ce qui la dérange le plus, habituée qu'elle est à maîtriser son mode de vie et ses affects) elle est amenée à traiter des dossiers particulièrement délicats. Elle manquera peut-être de lucidité face à un jeune homme de dix-sept ans qui, témoin de Jéhovah, refuse toute transfusion dans le traitement de la leucémie qui l'accable. Aura-t-elle raison gardé, et pensé à l'intérêt supérieur de l'enfant en toute circonstance ?Plus d'une demi-douzaine de cartons d'invitation imprimés en relief trônaient sur une table en noyer ciré, dans l'entrée de l'appartement de Gray's Inn Square. Les collèges d'avocats, les universités, des organisations caritatives, diverses sociétés royales, des amis en vue qui priaient Jack et Fiona Maye, eux-mêmes transformés par les ans en une institution miniature, de bien vouloir apparaître en public dans leurs plus beaux vêtements, apporter leur soutien, manger, boire et parler, et rentrer chez eux avant minuit.
Elle avait l'ignorance et le dédain des Londoniens du nord pour la prolifération miteuse de Londres au sud du fleuve. Pas de station de métro pour donner sens et cohérence à cette jungle de villages dévorés depuis longtemps par des magasins tristes, des garages douteux qui alternaient avec des maisons édouardiennes poussiéreuses et des immeubles d'habitation au style brutaliste des années cinquante, repaires attitrés des gangs de dealers. Perdus dans des préoccupations qui lui étaient étrangères, les gens sur les trottoirs appartenaient à une autre ville, très lointaine, pas la sienne.Comment aurait-elle su que le taxi traversait Clapham Junction sans l'enseigne comique, aux tons passés, d'un magasin d'appareils électriques à la façade obturée par des planches. Pourquoi faire sa vie en ce lieu ? Elle reconnut chez elle les signes d'une misanthropie envahissante et s'obligea à revenir à sa mission. Elle se rendait au chevet d'un jeune homme gravement malade .Belles pages sur la pratique de la musique, qui est le hobby de la dame.
Laquelle lady j'ai bien aimée.
Sans nul doute, solide documentation préliminaire.
Parfait si vous êtes plutôt Burberry que Jean-Paul Gaultier ;-)
MIOR.
L'avis de Laure de Micmélo
...et une contribution chez l'amie Martine :-)
C'est ma prochaine lecture ! Et je suis d'accord avec le début de ton article.
RépondreSupprimerbon format également, avec 220 pages, MacEwan ne tire pas à la ligne ; je le remercie ;-)
SupprimerJe suis d'accord aussi ! Effectivement, les pages sur la musique ont dû te parler. Quant à la décennie, non ? je n'y crois pas !
RépondreSupprimer...elle la termine, je la commence , chère Kathel :-))
SupprimerTu es encore toute jeune, alors ! ;-) (je suis plus près de Fiona)
SupprimerC'est bien d'elle que je parlais moi aussi :-))
SupprimerJe ne lis que les premières et dernières lignes de ton article ... Je compte publier ma note sur ce livre la semaine prochaine ... Je ne voudrais pas être influencée ! Mais si je l'ai aussi trouvé bien coupé, ce titre, je ne l'ai pas trouvé si confortable qu'un Burberry (du moins l'image que je me fais d'un Burberry ...)
RépondreSupprimer...eh bien, pour une fois que je ne n'étais pas spécialement prolixe !
SupprimerJ'attends ton billet alors ;-)
Je le lirai bien évidemment puisque je ne rate jamais un livre de cet auteur et que je suis infiniment plus Burberry que Gauthier !!!
RépondreSupprimerC'est un bon opus, avec des problématiques intéressantes et une narration bien menée ; qui ne soulève pas un enthousiasme total chez moi cependant ( comme tu l'auras compris ;-)
SupprimerMa bibli n'a pas voulu l'acquérir (un drôle de point d'interrogation en face, ça veut dire quoi?) mais j'ai une autre piste! S'il y a de la musique, ça me va, d'autant plus que le thème principal me plaisait;
RépondreSupprimerC'est un bon recit, qui intéressera plutôt des gens ayant l'âge du rôle , je pense
SupprimerAha, j'aime ce petit parallèle chiffon si bien trouvé !
RépondreSupprimerCela s'est imposé à moi , tout est dans le fait que l'on ne sent jamais l'effort , on ne voit pas le bâti ;-)
SupprimerJe crains qu'il soit dans la veine de Chésil, avec beaucoup de réflexions introspectives sur le couple, la famille etc...du coup, je ne suis pas très tentée, je préfère quand l'ami McEwan me parle d'aventures, de grande et de petite histoire...Je crois qui c'est vraiment un écrivain bi-thématique: expiation d'un côté, et chésil de l'autre. Sinon, moi je suis plutôt Chanel (enfin sur le papier bien sûr hein...) ...
RépondreSupprimerNon non, il est assez light rassure toi :-) cela dit , je trouve qu'il sait bien parler de ces touts petits riens qui trahissent le vrai degré d'intimité d'un couple . Jack et Fiona ont choisi de ne pas avoir d'enfant pour se dédier totalement à leurs carrières ; c'est un moment d'un couple, mais aussi d'une femme en tant qu'individu et que professionnelle . Oui alors c'est le côté Chesil si tu veux
SupprimerComme j'ai adoré La plage de Chesil et je n'ai pas lu Expiation, celui-ci me tente depuis sa sortie car je suis d'accord, ce bougre de McEwan est un fin observateur et quand je dis "fin"...je reste modérée ! Sinon, j'aime les vêtements bien coupés et classiques en général donc JP Gaultier n'a jamais vraiment fait partie de mon Panthéon ! :)
RépondreSupprimerMoi aussi j'avais été très touchée par Chesil
SupprimerCelui-là devrait assurémént te plaire
Pas trop Burberry je crois bien. Je vois passer cet auteur sur les blogs mais je ne pense pas qu'il soit fait pour moi pour le moment. Peut-être dans quelques années...
RépondreSupprimerTiens c'est marrant, tu le vois donc en vieux schnoque ? ;-)
Supprimer"Expiation" est un grand roman...quand tu le sentiras, donc
Je pense avoir envie d'y aller ! Certains m'ont beaucoup plu de cet auteur, d'autres moins. Ici le sujet m’intéresse !
RépondreSupprimer...et c'est toujours une littérature "di qualita"
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