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samedi 16 avril 2016

" Le Palais de glace " de Tarjei Vesaas

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Editions Cambourakis

Ce bouquin, je l'avais acheté au Salon du Livre (oui, vous savez, cette grande foire aux jambons dont s'enorgueillit la capitale) et je le gardais pour la bonne bouche. Je le laissais vieillir sur mes étagères comme un bon vin depuis deux ans je crois bien... enfin arriva le temps de déboucher la dive bouteille; las, le nectar n'était pas madérisé ou bouchonné, mais le charme n'opéra pas...
Très passionnée du monde scandinave, je partais pourtant du bon pied. Mais j'ai vite senti que j'allais rester à la porte de ce fameux Palais de Glace... Je suis allée au bout, mais rien n'y a fait, quelque chose m'a été refusé sur ce texte, je n'ai pas trouvé l'entrée.
Dans une Norvège rurale d'il y a une soixantaine d'années, Siss et Unn, deux jeunes filles de onze ans vivent une rencontre capitale, un grand coup de foudre d'amitié. 
Siss est vive , populaire, décidée, Unn plus mystérieuse et discrète, mais elle aussi très "intense". 
Elle vient d'arriver il y a peu dans ce village et cette école : elle vient résider chez une tante suite à la mort de sa mère. 
En une après-midi, une seule, des liens indéfectibles sont tissés entre les deux gaminettes (dans une scène où le non-dit et le bizarre se mêlent)
Le lendemain, Unn décide de ne pas se rendre à l'école mais de se livrer, seule, à l'exploration du Palais de Glace, une cascade gelée en perpétuelle évolution vers laquelle est prévue une sortie de toute la classe prochainement. 
Elle disparaît, on la cherche (très belle scène de battue nocturne par les hommes du village) , commence une période aride et éperdue pour Siss...

Ce qui a gêné ma lecture : beaucoup de fausses pistes habilement semées par l'auteur au fil des pages... qui mettent en appétit mais qui ne trouveront jamais de réponse ; une prose poétique, certes, mais très inégalement inspirée selon les pages; et une langue étrange, certainement extrêmement délicate à restituer via la traduction. On peut d'ailleurs constater d'importantes différences entre cette nouvelle traduction de Jean-Baptiste Coursaud et la précédente. Je ne rentrerai pas dans les détails mais c'est certainement une gageure que de restituer l'univers des mots de Tarjei Vesaas ...

SURTOUT ne partez pas d'ici sans aller lire le splendide billet qu' Attila a consacré à ce livre qu'elle adore et dont elle parle magnifiquement. 
Vous y trouverez également des extraits qui vous permettront de juger si ce livre est pour vous ...ou pas 

Afficher l'image d'origineL'opus vient de ressortir chez Babel , après avoir été longtemps indisponible en poche, sous ce visuel :
MIOR.

mercredi 18 juillet 2012

Les oreilles de Buster de Maria Ernestam


Les oreilles de qui ??      

 Traduit du suédois ( Editions Gaïa,   411 pages, 24 €)

Si vous aimez la littérature contemporaine nordique facile , vous apprécierez surement ce bouquin.

« J’avais  sept ans quand j’ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j’ai finalement mis mon projet à exécution. » .

Quelle phrase d’ouverture , une sacrée « accroche »  assurément !                
 Rassurez-vous le récit qui s’ensuit n’a rien de « gore » ,  ni un cheminement policier classique.

Eva ,  bonne dame vivant en couple sur la côte Ouest de la Suède , s’apprête à vieillir plutôt tranquillement entre ses rosiers , ses quelques amies fidèles et sa vie apparemment sans aspérités.

Sa petite-fille préférée lui ayant offert un joli carnet, elle va commencer, un peu au hasard semble-t- il ,un journal intime, qui s’ouvrira tout de même sur cette phrase terrible.                                             

L’heure est venue de consigner ses mémoires et de solder les comptes avec une mère éminemment toxique , et des souvenirs somme toute très encombrants quoiqu’assumés…

L’histoire est bien ficelée , avec ce qu’il faut de rebondissements et de coups de théâtre, l’écriture claire et agréable ( beaucoup de dialogues)  et si le récit flirte parfois avec une certaine perversité candide quand il revisite l’enfance et l’adolescence d’Eva dans une Suède des années 60 un peu cafardeuse -c’est à ce moment qu’on comprendra le titre - il recèle aussi beaucoup d’humour (les relations de couple des trois amies) , de notations sur la solitude moderne (la vieille dame dont s’occupe Eva et qui finit à l’hospice…enfin presque) et il est plein de ce solide bon sens scandinave pour nous si plein de charme et de chaleur discrète.

Une lecture parfaite pour des vacances, ou pour « débrancher » tranquillement le temps d’un week-end. 
Si on n’atteint pas à la littérature à proprement parler, on passe un bon moment en partageant les grandes émotions d’une vie  ( joli récit d’un premier amour par exemple) dans une construction romanesque « qui fonctionne » . 
On comprendra Eva , on ne l’excusera peut-être pas toujours pour autant.

 C’est par ailleurs un peu trop typiquement un livre « de femmes »  (les hommes sont un peu falots dans cette fiction ; certains en seront cruellement punis d’ailleurs…) mais on tourne vite les pages : un plaisir de lecture qui s’apparente à la dégustation un peu gloutonne d’une pâtisserie pas forcément inoubliable mais si agréable sur le moment !

Mior 

  Maria Ernestam