jeudi 26 juillet 2012

...des Poche(s) sous les yeux... Eté 2012



Quelques sorties au format de poche cet été
2ième volet :  en français dans le texte


"les trois saisons de la rage" 
   Très beau texte passé un peu inaperçu au moment de sa sortie.
Une sorte de "maladie de Sachs " du 19ième siècle, sous Napoléon III .
Dans la campagne normande , nous suivons à travers son journal et sa correspondance un médecin de campagne, ses dilemmes, ses doutes ;
comment soigner l'âme et le corps, mais aussi comment gérer ses propres pulsions. Les histoires s'entrecroisent, la construction est brillante , les personnages hauts en couleur. On pense bien sûr au monde de Maupassant , à la comédie humaine de Balzac et on est captivé par la vigueur du récit qui nous embarque pour 458 pages   







"La Centrale"
Le nucléaire en France, ce sont 58 réacteurs répartis sur 19 centrales.
 Le secteur emploie 40 000 personnes. La moitié a le statut d'agent EDF, les autres sont salariés d'entreprises sous-traitantes. Ils vivent en caravane ou à l'hôtel, se déplacent d'un site à l'autre au gré des chantiers de maintenance, unis par des lien forts de solidarité, mais usés au fil des mois par la précarité et le stress au travail dans un environnement complexe où la menace est impalpable. L'un des enjeux de la fiction est de rendre perceptible, sensible cette menace. Pour saisir la fascination des hommes devant la centrale, et aussi leur angoisse, il faut entrer en zone contrôlée, franchir le sas du bâtiment réacteur, soulever le couvercle de la cuve et descendre au cœur des assemblages d'uranium, jusqu'aux lois intimes de la matière. Il faut suivre un personnage dont le destin va se nouer au cours d'une mission apparemment « comme les autres », aussi dangereuse que les autres, en fait, et qui va mal tourner" (P.O.L) 
Pas vraiment glamour, me direz-vous ? Pourtant ça vaut le coup, je vous assure !
Un récit court et dense, un monde parallèle et pourtant à notre porte...
Inhabituel et réussi .                              



"le quai de Ouistreham"

Un témoignage exceptionnel ; si vous l'aviez raté, voici l'édition de poche 

Remarquable travail de journalisme d'investigation. Une plongée durant des mois dans le monde de ces femmes et leur précarité. Ces vies dont les tâches les plus rebutantes,les petits boulots aléatoires si mal payés sont le lot quotidien. Pour tous ceux qui veulent comprendre les problèmes actuels de notre société.

                          






"La carte et le territoire"





bon , moi perso , ça n'est pas ma tasse de thé , mais on ne peut pas dénier un certain sens de l'observation de notre société à Houellebecq ...








"Journaux intimes" de Mme de Staël à Loti

 

Le journal intime, « baromètre de l’âme », suspend le flux de l'existence, donne forme au temps, rend palpables les changements de soi et du monde. Il montre ce qu'on n'a jamais vu parce que le roman ne sait pas encore le rendre : le mouvement d'une conscience, ses débats intérieurs, la banalité du quotidien  ; il expose ce que le roman ne peut donner à voir sans risquer de paraître faux : l'histoire sans relief d'une existence.
C’est un panorama de la plus grande époque du journal intime qui est donné ici – ce XIXe, siècle de l’intime – afin d’écrire l’histoire d’un genre littéraire moderne.
                                                                                                    





   
"Le trottoir au soleil"

"  Sans surprise, Philippe Delerm conte le plaisir gourmand d'une cerise noire dégustée sur l'île de Burano, décrit la vibration de la lumière sur l'eau d'un lavoir. Forcément, il se remémore le glaçage blanc du petit pudding acheté avec sa mère à la pâtisserie Le Bras, près de la gare Saint-Lazare. Presque quinze ans après La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, on ouvre ceTrottoir au soleil pour retrouver les instantanés délicats et teintés de mélancolie, les pauses enfin autorisées dans la rumeur du trafic. Pourtant, ce recueil dépasse la séduction littéraire et le confort des retrouvailles.
Philippe Delerm nous surprend quand il pointe le désir d'être « encore » dans la vie, en sachant qu'elle s'amenuise. L'écrivain est dans cet été indien où il n'y a plus de temps à perdre. Rester du côté du soleil devient une lutte de chaque instant. L'auteur est devenu grand-père, atteignant « un âge où les regards glissent sur vous sans s'arrêter ». Il n'en est pas particulièrement fier, mais le mot « résignation » ne fait pas partie de son vocabulaire. Il nous explique, plus sûrement qu'autrefois, cette hâte à guetter la lumière et s'en repaître, tel un lézard de la rue. Alternant le « on » et le « je », il se révèle plus intime qu'intimiste, conservant une écriture sans esbroufe, spirituelle et savoureuse. Mais il cherche aussi « le détail qui permet de tenir », reprenant à son compte la phrase de Camus : « Il n'y a rien de plus tragique que la vie d'un homme heureux. »     Ch. Ferniot ( Télérama)               
  





"Même le silence a une fin"

Sans transition possible, ce récit hallucinant que fit Ingrid Betancourt de plus de 6 ans de captivité au sein de la jungle colombienne, enlevée par les FARC. Je m'étais lancée avec un peu de méfiance dans ce très gros bouquin lors de sa sortie, et j'ai été happée par la force de la narration. On vit littéralement avec I.B et ses co-détenus, on espère et on subit avec eux, on se projette à chaque évasion...Il y a aussi les marches forcées incessantes, la fatigue et la malnutrition torturantes, la radio fébrilement écoutée la nuit pour entendre, si on a de la chance,  la voix des proches un soir de Noël... C'est bien une aventure sud-américaine, avec toute la passion et la démesure de ce continent survolté. Le plus grand paradoxe c'est qu 'I.B livre un récit qui tout en lui conférant une stature héroïque ne la rend pas forcément plus sympathique. Il y a de grandes zones d'ombre qu'elle a la finesse de ne pas camoufler. La longueur même du récit hypnotise et désoriente,et on a l'impression de finir par arriver à sentir les années qui passent...toutes proportions gardées bien sûr...
 Une sacrée expérience de lecture.


Mior 
                                                                             

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