mercredi 19 février 2014

"La théorie du chaos" de Léonard Rosen

Enfin un grand plaisir de lecture en policier !

Depuis « Zone de non-droit » je n’avais pas revécu cela :
 un thriller dévoré en vingt-quatre heures avec un intérêt gourmand. 
Avec une intrigue d’un niveau assez élevé, ce qui donne l’impression agréable de ne pas « lire idiot » : 
ici , il s’agit d’un génie des maths qui découvre que « tout est dans tout et réciproquement », en quelque sorte . 
Il en découlera bien du tracas !


James Fenster, jeune prof de Harvard et surdoué des maths (cqfd!) découvre, dans le prolongement des travaux "notre" Henri Poincaré, que des lois fractales gouvernent notre univers , c’est-à-dire que des enchainements toujours prévisibles associent les choses les moins proches en apparence : la cartographie d’une côte , l’arborescence d’une fougère mais aussi les comportements humains et les activités humaines, quelles qu’elles soient. 
Il en découle que l’univers est globalement bien organisé, avec toutefois des phénomènes de chaos quand les interactions ne convergent pas dans le même sens , en quelque sorte.  Cette découverte (qui pourrait se rapprocher d’une défense de l’existence de Dieu !) va passionner des financiers (ne pourrait-on pas prévoir les mouvements boursiers ?) mais aussi des altermondialistes en recherche de visibilité, par exemple.

Aussi, quand James Fenster est assassiné à Amsterdam à la veille de son intervention lors d’une conférence sur le commerce mondialisé, Interpol est aux abois, car ce meurtre mystérieux au départ, semble corrélé à d’autres en Europe . 
C’est Henri  Poincaré , vieux routier de la maison , et bien l’arrière-petit-fils de …, qui est mis sur l’affaire. 
 Poincaré est un enquêteur intègre , sorte de figure de l’honnête homme version moderne, il sera également notre avatar dans le rôle du candide et notre guide dans une histoire complexe, avec comme co-équipier le savoureux Ludovici :

Que faire avec Ludovici ? Ce protégé intermittent de Poincaré, qu’il avait lui-même fait venir le temps de cette mission, ne pouvait qu’être accepté ou refusé en bloc. Il connaissait une seule vitesse de fonctionnement, l’avance rapide, et son métabolisme rivalisait avec celui d’un colibri. Avec sa capacité de travail de dix-huit heures par jour, il faisait grimper en flèche l’efficacité de tous ceux qui se trouvaient dans son orbite. Il mangeait vite, parlait vite, arrivait vite à des conclusions, en général bonnes, et volait d’une petite amie à l’autre avec une rapidité et une indifférence qui choquaient même les esprits aussi ouverts que Poincaré.

Ce thriller « embrasse large » : on entendra parler tour à tour des criminels de guerre des Balkans, du mouvement altermondialiste, des fous de Dieu version USA, de la quête de sens qui anime et parfois bouleverse notre monde contemporain à travers la violence et le terrorisme , mais aussi de destins individuels et d’ histoires de famille parfois extrêmement cruelles.

Il nous amène à réfléchir tout en nous emmenant, à un rythme soutenu, dans une intrigue complexe et bien ficelée. 
Un très bon moment de lecture !

MIOR

ps: née en 1899 dans l’esprit d’Henri Poincaré (1854-1912), la théorie du chaos dit que certains systèmes à l’allure très désordonnée sont en réalité régis par un déterminisme sous-jacent, un ordre qu’une extrême sensibilité aux conditions initiales rend difficile à saisir de prime abord. « Mais en étudiant l’évolution sur le long terme de certains paramètres liés au système, il est possible d’approcher cette mécanique cachée " Sylvain Mangiarotti 
« Les perspectives sont si intéressantes que, après 1963 et la contribution du météorologue américain Edward Lorenz, raconte Christophe Letellier, de nombreux scientifiques se sont mis à appliquer la théorie du chaos à n’importe quel système, chaotique ou non, sortant des chiffres dénués de signification et discréditant petit à petit l’approche. » Résultat : au début des années 2000, ne restait plus qu’une poignée d’irréductibles chaoticiens, bien décidés à utiliser correctement les préceptes de Poincaré.

2 commentaires:

  1. Je l'ai bien aimé aussi...contente de te revoir un peu sur la toile

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    1. hello ! oui je suis là , mais je bloggue "à petite vitesse" comme on pourrait dire...
      Halte aux cadences infernales ;)
      Amitiés !

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Mior