Rencontre avec Dominique de Saint Mars, auteur des "Max et Lili"

Vacances tardives en Bretagne, balades, lectures et kouign aman.

Normal, quoi.

Soudain à la boulangerie, je tombe en arrêt :
stupéfaction !

Dans la commune voisine, riche de... 2500 habitants, une splendide médiathèque, et une rencontre proposée.

Ni une ni deux, j'ai attrapé "mes" Max et Lili sous le bras
et en route !

Dominique de Saint Mars est charmante. Voix douce, présence chaleureuse, elle s'inquiète que chacun soit bien installé, comme surprise de la petite cinquantaine de personnes présentes.
Elle raconte ensuite à cet auditoire attentif et conquis la Vraie histoire de Max et Lili.
Comment lui vient, il y a une vingtaine d'années, l'idée d'une série de cinquante ouvrages "pour parler des problèmes".
Ce qu'elle fait alors depuis seize ans au journal Astrapi, mais en format d'une page unique, illustrée par Bernadette Després (TomTom et Nana)

"Au début, ça n'intéressait personne , ça ne marchait pas !" 
Les éditeurs étaient frileux et craignaient d'effrayer les parents avec des sujets trop graves.
Car si le premier volume en 1992 s'intitule gentiment "Lili ne veut pas se coucher", suivent assez vite "Les parents de Zoé divorcent" (n°5) "Max va à l'hôpital" (n°10) ou "Lili a été suivie" (n°16).
Des problématiques dont on ne parlait pas encore beaucoup à l'époque, tout compte fait.
"Lili a été suivie" en particulier, lancera le débat.

Pour préparer "la copine de Lili a une maladie grave" , Dominique de SaintMars s'est immergée quinze jours dans la vie d'un service d'hôpital, avant d'oser parler du cancer.
Actuellement elle pense vouloir peut-être aborder le thème de la guerre.
Parfois les sujets sont moins "lourds": en Septembre paraît "Max et Lili veulent être populaires" , qui sera suivi en Février de "Max et Lili sont inquiets pour leur cousin" sur les angoisses des ados.
L'auteur nous raconte comment certains sujets lui ont été "soufflés"par des enfants. Elle n'a pas oublié la petite Graziella qui voulait qu'elle parle "des enfants qui se font traiter".

"Je "sens" la tristesse d'un enfant... Mes parents ont divorcé , ce n'était pas courant à l'époque... Mais je n'ai pas eu tous les problèmes de Max et Lili ! (rires)"  

Max et Lili -qui ont failli s'appeler Tom et Lola, savez-vous ?- "Il fallait des prénoms courts, qui ne prennent pas trop de place sur la couverture! et qui ne soient pas trop "marqués"

Dominique de Saint Mars -qui écrit à l'ordinateur- bâtit d'abord l'histoire comme un scénario. Puis dans une sorte de story-board, décrit les actions, définit la taille variée des images, choisit le titre et cherche l'idée de l'illustration de couv'
L'excellent Serge Bloch est de l'aventure dès le début, et son train de crayon rend les enfants extrêmement vivants et convaincants.
Viennent ensuite les questionnaires de la fin. "Les lisez-vous?" demande-telle aux enfants présents, soucieuse de leur avis. Une fois un enfant lui a répondu: "avant je disais comme ma soeur, maintenant je pense à ma façon"


"On peut lire dans n'importe quel ordre. Alors la cellule familiale ne peut pas bouger... Paul et Barbara ne pourront jamais divorcer , eux ! "

"La plupart des auteurs écrivent comme d'anciens enfants, moi plutôt comme une maman..."

Un excellent moment, vraiment ...
MIOR