au Livre de Poche
L'idée de lire les nouveautés de la rentrée avant tout le monde me laissant totalement froide, je me suis plongée -rapidement avec délice- dans ce bouquin dense et touffu qui patientait depuis plusieurs années sur mes étagères...
Il semblait m'attendre en effet , et avoir des choses à me dire en une période délicate de ma vie.
Bientôt je dévorais sans vergogne ce livre atypique, Grand Prix des lectrices de ELLE en 2002...
Comment survivre au décès accidentel de sa fille, même quand celle-ci ne voulait plus vous voir ?
Et d'ailleurs pourquoi Élisabeth ne voulait-elle plus voir Agnès, cette mère écrivain de romans policiers à succès, cette maman veuve d'un grand amour qui n'a pas réussi à refaire sa vie auprès d'un mari de substitution ?
Dans le dédale d'un étonnant jeu de miroirs entre la mère vivante et la fille décédée, au-delà du chagrin et de l'indicible désespoir, Agnès va avoir beaucoup de mal à extirper la réalité du fantasme, l'horreur de la poésie, la vérité du mensonge.
Pourquoi encore sa fille lui confie-t-elle ses enfants par testament ?
Et pourquoi fait-on un testament quand on n'a que trente ans ?
La thèse officielle de l'accident de voiture arrange tout le monde, mais il existe tant de coïncidences troublantes qu'Agnès ne pourra qu'enquêter pour tenter de découvrir qui était véritablement sa fille... et qui elle est, elle-même.
Construit en six parties de dix courts chapitres La Table des enfants est un roman intimiste, poétique et très original.
Le cheminement de cette mère plus morte que vive de trop de douleurs accumulées, que son éditeur pousse à écrire à nouveau et que la vie n'épargne jamais, est sincèrement bouleversant.
Isabelle Hausser livre ici une partition juste, un récit douloureusement musical et hyper-sensible – loin des figures imposées du polar qui n'est ici que prétexte – de sa belle écriture déjà rencontrée dans La Chambre sourde, Les Magiciens de l'âme et Nitchevo et Nitchevo. Bruno Ménard (Babelio)
Figurez-vous que j'ai mis très longtemps à m'apercevoir du côté thriller que ce résumé met en valeur! (ce genre m'indiffère généralement et je ne le recherche pas du tout)
Je me sentais bien plus plongée dans un roman d'introspection profonde, habité par deux femmes intenses, exigeantes au delà du raisonnable, formidables, mère et fille en miroir .
Une grande intelligence des rapports humains sous-tend ce texte. La progression est merveilleusement respectueuse des silences et des mystères de la vie intérieure, tantôt celle d'Elizabeth, lumineuse et déchirée, tantôt Agnès, impériale et si intuitive.
Cette idée que la vie de chacun serait comme une sorte d'énigme me plait énormément. Et que l'amour serait une sorte d'appel au décryptage, mais avec malgré tout beaucoup de pudeur et d'indicible...
Les vraies énigmes demeurent irrésolues. L'art de la vérité exige beaucoup de ses adeptes.
L'autre ravissement pour moi consiste dans l'aspect extrêmement musical du récit. Certains motifs reviennent souvent et j'ai parfois pensé à la construction d'une fugue. La musique tient une belle place dans le roman, elle illustre très bien ce "au delà des mots" et cette envie d'absolu qui hante ces deux femmes. Elles sont mélomanes, la musique leur est indispensable et habille leur vie à tout instant. Rien d'anecdotique là dedans mais un besoin profond d'évoluer dans un univers de beauté. L'auteur parle bien de musique d'ailleurs, elle est manifestement familière des grands auteurs classiques, Bach tout particulièrement.
Enfin, une très belle atmosphère germanique, puisque le récit se déroule dans une petite ville des bords du Rhin. On croit sentir la qualité de l'air froid et pur de ce mois de Janvier initial si cruel, puis petit à petit la possibilité du printemps s'impose...
Ne ratez pas ce très beau roman de douze ans d'âge
MIOR
L'idée de lire les nouveautés de la rentrée avant tout le monde me laissant totalement froide, je me suis plongée -rapidement avec délice- dans ce bouquin dense et touffu qui patientait depuis plusieurs années sur mes étagères...
Il semblait m'attendre en effet , et avoir des choses à me dire en une période délicate de ma vie.
Bientôt je dévorais sans vergogne ce livre atypique, Grand Prix des lectrices de ELLE en 2002...
Comment survivre au décès accidentel de sa fille, même quand celle-ci ne voulait plus vous voir ?
Et d'ailleurs pourquoi Élisabeth ne voulait-elle plus voir Agnès, cette mère écrivain de romans policiers à succès, cette maman veuve d'un grand amour qui n'a pas réussi à refaire sa vie auprès d'un mari de substitution ?
Dans le dédale d'un étonnant jeu de miroirs entre la mère vivante et la fille décédée, au-delà du chagrin et de l'indicible désespoir, Agnès va avoir beaucoup de mal à extirper la réalité du fantasme, l'horreur de la poésie, la vérité du mensonge.
Pourquoi encore sa fille lui confie-t-elle ses enfants par testament ?
Et pourquoi fait-on un testament quand on n'a que trente ans ?
La thèse officielle de l'accident de voiture arrange tout le monde, mais il existe tant de coïncidences troublantes qu'Agnès ne pourra qu'enquêter pour tenter de découvrir qui était véritablement sa fille... et qui elle est, elle-même.
Construit en six parties de dix courts chapitres La Table des enfants est un roman intimiste, poétique et très original.
Le cheminement de cette mère plus morte que vive de trop de douleurs accumulées, que son éditeur pousse à écrire à nouveau et que la vie n'épargne jamais, est sincèrement bouleversant.
Isabelle Hausser livre ici une partition juste, un récit douloureusement musical et hyper-sensible – loin des figures imposées du polar qui n'est ici que prétexte – de sa belle écriture déjà rencontrée dans La Chambre sourde, Les Magiciens de l'âme et Nitchevo et Nitchevo. Bruno Ménard (Babelio)
Figurez-vous que j'ai mis très longtemps à m'apercevoir du côté thriller que ce résumé met en valeur! (ce genre m'indiffère généralement et je ne le recherche pas du tout)
Je me sentais bien plus plongée dans un roman d'introspection profonde, habité par deux femmes intenses, exigeantes au delà du raisonnable, formidables, mère et fille en miroir .
Une grande intelligence des rapports humains sous-tend ce texte. La progression est merveilleusement respectueuse des silences et des mystères de la vie intérieure, tantôt celle d'Elizabeth, lumineuse et déchirée, tantôt Agnès, impériale et si intuitive.
Cette idée que la vie de chacun serait comme une sorte d'énigme me plait énormément. Et que l'amour serait une sorte d'appel au décryptage, mais avec malgré tout beaucoup de pudeur et d'indicible...
Les vraies énigmes demeurent irrésolues. L'art de la vérité exige beaucoup de ses adeptes.
L'autre ravissement pour moi consiste dans l'aspect extrêmement musical du récit. Certains motifs reviennent souvent et j'ai parfois pensé à la construction d'une fugue. La musique tient une belle place dans le roman, elle illustre très bien ce "au delà des mots" et cette envie d'absolu qui hante ces deux femmes. Elles sont mélomanes, la musique leur est indispensable et habille leur vie à tout instant. Rien d'anecdotique là dedans mais un besoin profond d'évoluer dans un univers de beauté. L'auteur parle bien de musique d'ailleurs, elle est manifestement familière des grands auteurs classiques, Bach tout particulièrement.
Enfin, une très belle atmosphère germanique, puisque le récit se déroule dans une petite ville des bords du Rhin. On croit sentir la qualité de l'air froid et pur de ce mois de Janvier initial si cruel, puis petit à petit la possibilité du printemps s'impose...
Ne ratez pas ce très beau roman de douze ans d'âge
MIOR
absolument inconnu ce roman ! mais la façon dont tu en parles...ça donne envie ! j'aime aussi de temps en temps ressortir de vieux romans qui patientent que patientent sur les étagères ;o)
RépondreSupprimerOn peut penser que certains bonifient en nous attendant ;)
Supprimerj'ai bégayé, il est tard...désolée !
RépondreSupprimerMerci de ta lecture ! Merci du conseil, je vais chercher ce livre (je ne te dis pas que je le lirai tout de suite, bien sûr... mais j'espère ne pas le faire attendre 12 ans) Donc je sais qu'on doit mettre Bach à fond pour lire ;-)
RépondreSupprimerBrahms , Beethoven ou Schubert seraient parfaits également pour l'ambiance rhénane
SupprimerJe ne passe pas à côté, allez, je le prends pour le train de tout à l'heure !
RépondreSupprimerOuaouh, j'ai l'impression d'avoir des super pouvoirs :)
SupprimerAucune importance en effet de lire ce livre tard! Peu importe
RépondreSupprimerTu confirmes ma grande envie de m'y plonger suite au coup de coeur d'Eva !
Je lis peu en ce moment, mais je bous d'impatience de m'y mettre
Ton article est très beau
Merci, pourtant il me laisse insatisfaite , je peine à transmettre l'atmosphère très spéciale de ce roman ...
SupprimerJe te rassure, tu as très bien réussi à recréer l'atmosphère de ce roman, du moins pour moi. A une époque, il fut mon livre coup de cœur, celui avec lequel j'ai tanné tout le monde pendant des années. La troisième lecture fut celle de trop (j'aime relire) mais à lire ton billet, j'aurais envie de tenter une 4ème lecture d'autant plus que les années ont passé depuis. Malheureusement, l'auteur n'a jamais réussi à me convaincre tout à fait avec ses autres romans et j'ai donc fini par ne plus la suivre mais découvrir sur ton blog ce matin ce livre dont on n'entend plus parler, ça me rappelle tant de choses que je ne peux que te remercier (et inciter tous ceux qui sont passés à côté à lui donner sa chance pour toutes les raisons que tu évoques très bien - j'insiste mais ton billet souligne tous les aspects essentiels du roman et en donne une image qui correspond tout à fait à mes propres lectures).
RépondreSupprimerMerci...je suis toute rouge, là ...
RépondreSupprimerC'est une amie luthière qui me parlait régulièrement de ce livre...il est vraiment très particulier et d'un charme très fort çomme tu le soulignes
Je suis un peu lassée de lire des nouveautés ; j'ai envie de réduire ma pile à la maison, effrayante, et de lire des choses dont je sois un peu plus sûre...bonne pioche en l'occurrence !
Tu donnes très envie de lire ce roman!
RépondreSupprimerCette année là , ELLE ne s'était pas trompé et avait fait un très bon choix
RépondreSupprimerA le voir citer régulièrement sur FB notamment , j'ai fini par me laisser tenter par ce roman dont j'ignorais l'existence jusqu'alors ... il est au sommet de ma PAL et très prochainement entre mes mains !!! Et vu ce que tu en dis, ça devrait me plaire ...
RépondreSupprimerTu me diras, Malika ?
RépondreSupprimerIl est noté Mior, Eva avait déjà été emballée, et là tu enfonces le clou, et moi j'aime lire vintage, et j'adore les récits à énigme, je me jette dessus.
RépondreSupprimer...et il parle aussi de musique , ce qui te rappellera des souvenirs ;) ...
RépondreSupprimerJ'aurais juré avoir laissé un commentaire, mais blogspot est parfois frivole... J'ai l u ce roman il y a quelques années, vraiment enchantée, dommage qu'on n'en parle pas souvent (et que devient l'auteur?)
RépondreSupprimer"un drame familial puissant" dit , pour qualifier La Table des Enfants, l'auteur de cet article où tu trouveras , Keisha, des nouvelles de l'auteur :
RépondreSupprimerhttp://www.letemps.ch/Page/Uuid/330923ee-edac-11e3-94a6-d5b9b6ae64b8%7C0